Dans ma ville n°64

La Saint-Loupienne,
la mousse bien dans
son verre !

Elle a tout pour séduire le zinc des meilleurs estaminets! La Saint-loupienne est une bière blonde artisanale élaborée à Saint Leu par trois jeunes gens passionnés qui savent d’abord brassé les bonnes idées!

Une bière artisanale à Saint-Leu ! Ce n’est pas la lubie de jeunes fêtards opportunistes mais plutôt une idée tendance épicurienne où sa fabrication s’inscrit dans la lignée d’un inventaire à la Philippe Delerm où les plaisirs minuscules ont la carnation des choses essentielles !
Quartier des Diablots, dans des locaux fraîche- ment inaugurés, Etienne, Théo et Volodia font le point sur les prochaines livraisons. Ces trois gar- çons dans le vent, vingt ans chacun, sont 3 copains d’enfance qui, de l’école primaire jusqu’à Bury, ont exalté l’esprit de bande pour appliquer au- jourd’hui à leur entreprise une ferveur digne d’un groupe de rock. Il faut dire qu’ils l’aiment et qu’ils la connaissent la musique ! À l’image d’Etienne Bonin, étudiant en musicologie qui gratte presque aussi bien sa guitare électrique que Mark Knopfler. C’est dans sa tête qu’en 2017, a germé l’idée de créer une bière à Saint-Leu. Un an après, avec le concours de ses potes Théo et Volodia, la bras- serie E&B Bière Compagnie a vu le jour et la Saint-Loupienne fait parler d’elle : une bière qui fé- dère d’abord par son goût original. Un goût plutôt floral, assez amer, assez fruité, voire citronné. Une bière pas à la mode, pas industrielle, pas à remiser sur le tempo déluré de Robert Palmer. Mais une bière qui, comme le souligne Etienne, ne renie pas des codes bobos revendiqués où le beau c’est le bon et où le bon c’est le bio ! Bière d’une époque qui privilégie le savoir-faire local au bénéfice d’une culture célébrant la proximité et le partage ! « Il est évident qu’on ne réinvente pas la bière. On l’adapte juste à notre goût, à notre mode de vie, en fonction de notre époque et de celles et ceux qui sont susceptibles de l’apprécier ». L’entreprise serait juste maligne si ces jeunes gens n’étaient pas d’abord animés par l’intention

de bien produire avec l’argument majeur de la qualité. Les trois acolytes, également étudiants, ont parfaitement mesuré l’importance de leur investissement. En termes de moyens financiers et en termes de temps. Comme leur démarche est éminemment professionnelle, les questions du goût, de la productivité, de la créativité, du marketing et de la distribution sont sans cesse abordées par cette équipe où chacun peut se substituer à l’autre. Les 3 font corps pour éviter l’écueil du leadership en opérant toujours de manière collégiale. Pas de nonchalance et surtout une énergie décuplée à force d’apprentissages et d’actions. « Inévitablement, nous allons chercher les infos. On devient chef d’entreprise ! Alors on va se rancarder. Internet évidemment, mais aussi des conseils auprès de gens qui connaissent le métier. Nous sommes allés à l’Isle-Adam (La Damoise) ou à Chaumont en Vexin (la chaumontoise). Cela nous a permis de disposer des éléments fiables pour notre étude de marché » renchérit Théo, étudiant en 3e année d’économie. Résultat, après des premiers chiffres de vente prometteurs, et plus de 700 litres de bière écoulés chaque mois, les amis n’excluent pas d’approcher sans trop tarder les mille litres. Le bouche à oreille est encourageant, d’autant que de nombreux Saint-Loupiens ont découvert cette nouvelle bière lors du festival ville et campagne. « Encore une fois, notre objectif n’est pas d’en vivre mais de mener à bien un projet attrayant et à fort potentiel qui nous interroge constamment sur nos capacités à pouvoir le développer ». Un état d’esprit parfaitement résumé par Volodia, étudiant en Philo, qui en dit long sur les intentions raisonnables de ces jeunes gens, pas plus disposés à liquider prématurément leur affaire qu’à se faire mousser pour une œuvre de jeunesse.

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